Apple est désormais dans le viseur des autorités de la concurrence


Au centre, le procureur général des Etats-Unis, Merrick Garland, à Washington, jeudi 21 mars.

Apple est dans la ligne de mire des autorités. Le département de la justice et seize Etats américains ont, jeudi 21 mars, déposé auprès d’un tribunal du New Jersey une plainte contre le fabricant de l’iPhone. Le groupe est accusé de violer les lois antitrust garantissant la concurrence et de maintenir un pouvoir « monopolistique » sur le marché des smartphones grâce à des « pratiques illégales multiples et constantes ». L’angle d’attaque juridique est assez large : il vise à reprocher à l’entreprise de favoriser les appareils de son écosystème, en empêchant ses concurrents d’utiliser certains éléments matériels et logiciels.

Comme le montre cette annonce, Apple est désormais en première ligne parmi les entreprises dans le viseur des gouvernements et des autorités de la concurrence. Selon l’agence Bloomberg, la Commission européenne pourrait, « dans les prochains jours », annoncer l’ouverture d’une procédure de sanction contre le fabricant, pour défaut d’application du règlement sur les plates-formes Digital Markets Act (DMA). L’action pourrait aussi concerner Google voire Meta.

En 2015, Google avait été le premier des géants du numérique à faire l’objet d’enquêtes de concurrence à Bruxelles, puis Meta (la maison mère de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp) a été ciblé par des procédures des deux côtés de l’Atlantique, ainsi qu’Amazon.

« Prix plus élevés »

Concrètement, la plainte déposée jeudi accuse Apple d’avoir créé une forme de « jardin fermé » autour de ses logiciels et de ses appareils comme l’iPhone, les ordinateurs Mac, les tablettes iPad ou les montres Apple Watch. Le fabricant limiterait la possibilité pour les utilisateurs d’insérer dans cet écosystème des produits concurrents et, donc, les empêcherait de changer d’univers pour rejoindre celui de rivaux comme Android, qui proposent d’autres services et machines. Cela revient, selon la plainte, à maintenir artificiellement la domination d’Apple et à imposer aux consommateurs des « prix plus élevés » – un point crucial en droit américain de la concurrence.

Parmi les pratiques reprochées au fabricant de l’iPhone figure le fait d’empêcher ses utilisateurs de communiquer par le biais de sa messagerie iMessage avec les possesseurs de smartphones concurrents : les messages bleus sont remplacés par des messages verts utilisant la technologie SMS, plus basique.

Apple rendrait aussi beaucoup plus facile l’intégration, dans son univers mobile, de son Apple Watch que celle de montres concurrentes. Le groupe favorise aussi, selon l’accusation, son porte-monnaie Wallet, seule application financière autorisée à utiliser l’antenne de l’iPhone permettant le paiement sans contact. L’entreprise encourage aussi les banques et autres services à s’intégrer dans Wallet.

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Catégorie article Politique

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